Il y a quelques semaines, j’étais dans un groupe de travail sur soi. Nous étions une centaine. A un moment, l’animateur nous a demandé, après tout un travail personnel, si nous étions capables de pardonner à nos parents les erreurs qu’ils avaient faites avec nous. Symboliquement, il nous a proposé d’aller voir quelques femmes (formées pour cela et de manière symbolique représentaient nos mères) pour poser ce que nous avions à pardonner à nos mères. Et quelques hommes qui représentaient aussi symboliquement nos pères.
Les gens se sont donc alignés. Soit du côté des femmes (donc de leur « mère ») soit du côté des hommes (donc de leur « père »).
Quelle ne fut pas ma surprise de voir que la file était beaucoup beaucoup plus longue du côté… des mères. Naïvement, je me disais que certainement la majorité d’entre nous aurions à pardonner à nos pères peut être leur absence, leur manque d’empathie parfois, leur brusquerie… bref sans doute des choses qui me renvoient un peu à mon père (enfin là je parle de l’absence : il travaillait tout le temps 😉, mais surtout des choses que j’entends, dans mon cabinet, de la part des pères et des enfants.
Or en moins de 15 minutes la file du côté des pères avait disparu. Celle du côté des mères a duré… une bonne heure. C’est ma voisine qui s’est penchée vers moi et m’a dit « elles prennent cher les mères… ». J’ai approuvé. Et réfléchi. Comment se faisait-il que nous ayons tant de choses à pardonner à nos mères ?
Je n’ai pas la réponse. Juste quelques pistes de réflexion qui m’ont traversé l’esprit… mais si vous, vous avez d’autres explications, je suis preneuse…
- Les mères sont tellement investies dans l’éducation de leurs enfants, que forcément, elles font plus d’erreurs que ceux qui s’investissent moins.
- Les mères ont plus tendance à couver leurs enfants, alors certes sur le moment c’est plus aidant, mais quand on se retrouve face aux difficultés réelles du monde actuel… on n’est moins armé qu’avec ce que les pères nous ont transmis.
- Peut être qu’il y a plus de petites choses à pardonner qu’une seule grosse chose.
- Dans un océan de bonté et d’amour, on voit mieux les « déchets » qui flottent que dans une mer déjà jonchée de déchets ?
- Ce qu’ont fait les pères est si lourd que l’on n’arrive pas – encore- à pardonner ?
Bref, je ne sais pas exactement ce que tous ces adultes avaient à pardonner à leur mère. Mais cela m’a confortée dans mes croyances de Coach Famille : il n’y a pas de mère parfaite. N’essayons même pas, de toutes façons quoi que l’on fasse, nous aurons des reproches cachés ou exprimés. Alors apprenons surtout à nous faire confiance souvent, à faire de notre mieux la plupart du temps, et surtout à faire « comme on peut » au quotidien. Et si c’est douloureux pour vous, vous pouvez m’envoyer un message, je peux vous aider…
Et surtout, surtout, j’aimerais vraiment avoir vos idées sur le « pourquoi du comment » « elles prennent cher les mères »
PS : pendant que je regardais cette longue file, j’ai pris mon téléphone et j’ai envoyé un sms à mes 4 enfants. En leur demandant de me pardonner les erreurs que j’avais pu faire ou que je ferai encore avec eux. Que je les aimais. De manière inconditionnelle. Et que j’étais tellement désolée de mes maladresses, mes erreurs et surtout celles qui avaient pu les impacter durablement. Tous m’ont répondu (qu’ils me pardonnaient). Pour moi ce jour a été une remise à zéro des compteurs. Ça fait un bien fou… à soi, aux autres, et à la famille toute entière.
En te lisant Marie Charlotte,
Je me suis dit que j’avais toujours eu plus d’attentes de ma mère que de mon père. Donc sans doute aussi davantage de choses à pardonner.