Ma grande fille, celle de 25 ans part à l’aventure. La vraie : elle part aujourd’hui pour la Colombie, seule, sac à dos pour faire le tour au minimum de ce pays, et au maximum… de l’Amérique du Sud.
Je lis dans vos pensées : « c’est pas possible ça ! 25 ans, une fille, seule… en Colombie en plus ! Moi je ne la laisserai jamais mais alors JAMAIS faire ! »
Comment je sais que vous pensez cela ? Parce que vous me l’avez déjà dit quand, il y a 4 ans, elle a décidé de partir – seule déjà – sur les routes de France dans sa camionnette aménagée. J’en ai entendu des critiques « seule ? Mais c’est trop dangereux ! » « moi je le lui interdirai » « elle ferait mieux de se trouver un job ». « c’est pas une vie ça ».
J’aurais des milliers de réponses à faire à ces critiques… surtout à celles qui disaient « elle ferait mieux de se trouver un job, c’est pas une vie ». Mais la seule chose que j’ai dit à l’époque c’est « elle a 21 ans. Elle est autonome financièrement. Lui interdire, ça veut dire que je la kidnappe, que je l’attache dans sa chambre que je ferme à clé ? ». « ah en effet… » m’a-t-on répondu sur un ton dubitatif.
Alors c’est clair, aujourd’hui, beaucoup vont penser la même chose sur son aventure.
Et là, je l’avoue, la réponse que j’ai vraiment envie de faire c’est : « Vous êtes jaloux ou quoi ? ».
Mais celle que je vais faire finalement, de façon tout à fait officielle est un peu plus longue, et la voici :
« Oui, ma fille part loin. Seule. Comme je suis admirative ! Moi qui rêvais à 19 ans de partir en Chine et n’ai jamais osé passer à l’action ! Moi qui ai fait des études de tourisme pour voyager et voyage… à travers la France exclusivement ou presque. Ma fille OSE vivre ses rêves. Mais QUEL MODÈLE ! Je la trouve incroyable, extraordinaire, fantastique.
Parce qu’elle s’est donné les moyens de vivre ses rêves d’abord : en cumulant les petits jobs pour se payer ce voyage. Parce qu’elle a tout organisé SEULE, nous informant tardivement une fois que « tout était sous contrôle ».
Parce que dans ce monde morose qui nous montre un avenir bien sombre, elle ose se créer un futur de rêve, aux couleurs de l’arc en ciel.
Parce qu’elle surmonte ses peurs… elle n’est pas inconsciente, loin de là, et bien entendu qu’elle organise son aventure pour qu’elle soit le plus « sécure » possible. Non, elle ne fera pas du stop dans les montagnes où se cachent les FARC !
Parce que dans une France où tout le monde rouspète, ou plus personne ne semble heureux de cette vie qui s’appuie sur un modèle occidental de bonheur « métro, boulot, dodo » et « mariage, enfants, retraite »… elle crée un autre modèle de vie. Comme beaucoup de jeunes qui doivent vivre dans le monde que NOUS leur laissons… et qui, pleins de ressources, nous amènent à nous interroger sur ce qui est VRAIMENT important dans sa vie.
Maintenant se pose une autre question : est-ce que moi, comme mère, j’ai peur ?
Bien sur que j’ai peur ! Pas tout le temps : notre fille a été sympa, elle y est allée progressivement : d’abord une année scolaire passée en Colombie, dans des familles à 16 ans. Puis des voyages à travers la France. Et aujourd’hui un retour dans un pays qu’elle connait déjà bien.
Mais oui, le soir dans mon lit, il m’arrive d’avoir peur. Dire l’inverse serait mentir.
Mais vous savez quoi ? La peur n’évite pas le danger. Le fait que j’ai peur n’empêchera absolument rien… ça va juste me gâcher la vie.
Alors je fais un truc un peu dingue : quand je me suis formée au coaching, notre formateur nous a dit « le monde est gouverné par deux émotions : la peur et l’amour ». Je trouve cela très juste. Donc quand j’ai peur, je choisis le remède : l’amour. Et vous savez quoi ? ça fonctionne SUPER BIEN ! Me centrer sur l’amour que je porte à ma fille… me soigne et fait radicalement diminuer ma peur. Je vous invite à essayer.
Et ma fille, a-t-elle peur ?
Oui, trois fois OUI. Elle aussi elle a peur. Mais est-ce une raison pour ne pas le faire ? Depuis quand la peur doit elle décider de notre vie ? C’est pour sortir de sa zone de confort qu’elle ose cette aventure. L’un des paradoxes de l’estime de soi est que celle-ci sert à faire face aux difficultés, mais ne peut se construire que dans les difficultés. Alors ce qui est certain, c’est quand elle reviendra, elle sera changée. Et elle aura vécu une Grande Aventure !
En conclusion, je dirai que ce défi, il est magnifique pour faire grandir… ma fille… et moi !
Et vous, quels dont les défis que vos enfants vous amènent à relever ?
En effet, c’est très courageux !!
Et sûrement ce sera une expérience enrichissante et inegalable !
Love is all !
Merci 🙏
Un grand Bravo pour cette belle expérience.
Je partage tout à fait votre article très bien résumé.
Bonne continuation
Merci beaucoup pour votre commentaire 😁
sur les 7 enfants que j’ai reçu , 5 sont déjà partis, entre 18 et 22 ans pour le bout du monde, l’australie la nouvelle Zélande, et ils sont installé la bas car évidement la France ne correspondait pas à leurs attentes. Je pense que les deux dernières sont déjà parties dans leur rèves… le plus dur c’est de rester et de ne pas suivre cet élan que nous propose nos enfants espérant retrouver un jour l’atmosphère d’une maison familiale bondée chaque week end. Non ils sont les flèches comme le dit Kahlil Gilbran et leur trajectoire est à eux. Apprendre a devenir parents c’est accepter d’être humain c’est à dire humus , terre d’humilité. Ils ne sont pas à nous ces enfants confiés ! notre vie et notre destin par contre nous appartiens, à nous d’en faire une mission d’envie !
Merci pour votre commentaire. Je suis tout à fait d’accord avec vous. D’ailleurs, dans ma newsletter qui paraît cette semaine, j’ai repris tout le paragraphe de Khalil Gibran.