En ce début d’année, de nombreuses résolutions sont généralement prises par les enfants… et les parents : « je le laisse autonome comme il me le demande » ou à l’inverse « je vais l’aider plus et sans m’énerver… Mais combien tiendront vraiment ?
Je reçois tellement de parents dans mon cabinet qui me consultent pour cela : « la vie est devenue un enfer à la maison, à cause des devoirs, on ne fait que s’engueuler. Il me demande de lui laisser de l’autonomie, mais si je ne suis pas derrière son dos, il ne fait rien… je suis bien obligée de m’y coller, sinon il va à l’échec assuré ! »
C’est ce que j’appelle un « cercle vicieux » : plus on intervient, et plus la situation s’aggrave. Ou d’ailleurs, on le laisse parfois faire, mais la situation n’est pas meilleure : on s’en veut car il rate et on a peur à la fois pour son avenir et pour son estime de lui… c’est si compliqué de trouver la bonne attitude de parent, juste et à sa juste place… Alors que faire ?
Quels sont les problèmes avec le fait de l’aider dans ses devoirs ?
– souvent la relation trinque
– parfois on aide trop longtemps et ça devient de l’assistanat
– parfois on aide mal et on dégoûte nos enfants de l’école…
– parfois on aide trop et on fait à la place, donc notre enfant n’apprend rien…
etc
Alors quelle est la bonne attitude à avoir ?
– d’abord s’interroger : quel âge a mon enfant (on a parfois tendance à oublier qu’ils grandissent), quelle est sa maturité, dans quelle classe est-il : le CP, le CE1 et la 6ème sont des classes sans doute plus compliquées qui peuvent nécessiter un accompagnement.
– est-il « équipé » pour travailler seul ? Pour cela je peux utiliser le CQQCOQP : je l’interroge : « tu veux faire seul tes devoirs, comment vas tu savoir ce que tu as à faire ? Comment vas-tu t’y prendre ? Comment sauras-tu que tu sais tes leçons ? Et si tu n’arrives pas à faire un exercice, que fais tu ? ». ATTENTION, l’objectif n’est pas qu’il vous donne VOS réponses, ce que VOUS aimeriez qu’il fasse, mais qu’il ait SES réponses et SA méthode. Elle ne vous convient pas ? OK, laissez-le tester… Il n’en n’a pas, dites lui que vous serez derrière lui tant qu’il n’en n’a pas.
– et s’il se plante ? Au moins, il l’aura fait seul ! Mais ses réussites, c’est à lui qu’il les devra aussi ! Et ça, ça viendra alimenter son estime de lui. Parce qu’il faut que vous en soyez bien conscient : ses réussites sous votre contrôle, il considère qu’il n’y est pour rien… et son estime de lui est en réalité bien basse, même avec des bonnes notes !
– il ne faut plus l’aider du tout ? Ce n’est pas ce que je dis. Je dis que le contrôle est le contraire de la confiance, et que toute médaille a son revers : à vous de choisir : des bonnes notes dues à votre contrôle ou de vrais résultats mais qui correspondant à son véritable niveau ?
– il va perdre aussi confiance en lui s’il a de mauvaises notes. Oui c’est possible. C’est la raison pour laquelle vous pouvez lui proposer de l’aide. Par exemple en disant « si tu as de la difficulté, ou si tu veux vérifier si tu sais tes leçons, je suis disponible tous les soirs de telle heure à telle heure ». S’il arrive après, tant pis pour lui, il devra attendre le lendemain (c’est l’apprentissage des conséquences). ou alors lui dire « je vois que c’est difficile pour toi, si tu as besoin d’aide, nous pouvons chercher ensemble une solution : un prof, rester à l’étude… »
– ses échecs durent, je le laisse se planter ? Il vaut mieux qu’il se plante à cet âge là, chez vous que lorsqu’il sera loin, étudiant et alors que les enjeux seront plus importants ! Mais vous pouvez aussi lui donner un délai et dire « écoute, si la situation ne s’améliore pas d’ici la fin du trimestre, alors je reprendrai le contrôle ».
Et surtout rappelez-vous que ce qu’il apprend à l’école, il l’aura oublié à 98% le jour des résultats du bac. Ce que l’école lui apprend avant tout, c’est à réfléchir, à faire des efforts, à développer son sens du travail et de l’analyse, à ouvrir son esprit à différents domaines. Etre derrière lui au quotidien risque surtout d’être contre-productif !
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